Les coopératives de Bonou à la conquête du marché extérieur
La transformation agroalimentaire sans label, sans contrôle de qualité et sans garantie de sécurité sanitaire constitue non seulement un danger de santé publique, mais aussi un frein à la production à grande échelle et à l’exportation vers des marchés plus porteurs.
Mais à Bonou, avec le Projet Commune du Millénaire (PCM-Bonou), les petits producteurs agricoles peuvent maintenant fièrement exposer leurs produits marqués du sceau de la certification et convaincre la clientèle de leur qualité à l’exportation.
Au Bénin, la transformation des produits agro-alimentaires se fait pour la plupart du temps de manière artisanale, et le plus souvent par des femmes. Or, pour que les productrices soient connectées aux marchés, il leur faut un label, et répondre à un certain nombre de standards.
Dans sa stratégie d’auto-promotion des populations et de renforcement de l’économie locale, le PCM-Bonou appuyé par le Gouvernement du Bénin, le Japon et le PNUD, a mis en place des plateformes de production et de services sur différents sites notamment à Adido, Assrossa et Atchonsa. Ces plateformes constituent également des sites de vulgarisation des innovations agricoles dans le sens de promouvoir les chaînes de valeur ajoutée.
Pour accroître la capacité de production des groupements féminins appuyés, plusieurs matériels et équipements sont mis à leur disposition. Des râpeuses de tubercules d’une capacité de production de 800 kg l’heure, des presses de 200 kg l’heure, des décortiqueuses, cuiseurs, etc., sans oublier l’énergie solaire. Les produits transformés sont vendus sur le marché local et dans les villes environnantes, Porto-Novo et Cotonou.
Mais la viabilité économique de ces plateformes est fonction, non seulement du niveau de professionnalisation de ses exploitants mais surtout de leur connexion aux niches de marchés porteurs. En conséquence, la qualité des produits qui sortent des plateformes du PCM-Bonou doit être conforme aux règlementations et garantir la sécurité sanitaire des clients. C’est ainsi que le projet a appuyé le processus de certification des produits transformés sur ses sites.
Le riz étuvé, le gari, l’huile rouge, l’huile d’arachide, les poissons fumés sortis des plateformes PCM-Bonou ont désormais le certificat de conformité de l’Agence Béninoise de Sécurité Sanitaire des Aliments (ABSSA). C’est un bon envol pour créer le label « Produits de Bonou » et améliorer les revenus des producteurs.
La démarche suivie pour obtenir le certificat de conformité de l’ABSSA a été rigoureuse. Les transformatrices de produits agricoles ont bénéficié des formations et de recyclage sur les normes de qualité et d’hygiène. Elles ont ensuite introduit une demande de certification sur les normes de qualité. Les techniciens de laboratoire de l’ABSSA ont effectué plusieurs fois des visites sur les sites de production, fait des prélèvements des échantillons par produit et procédé aux analyses nécessaires. Ce n’est qu’après les résultats positifs des différentes analyses que le certificat de conformité a été délivré et est valable pour une période de cinq ans.
« A travers, la contractualisation, les plateformes avec l’attestation de la qualité de leurs produits, vont devenir le centre d’impulsion de la rencontre de la demande de l’offre pour booster la production et la productivité au profit de tous les producteurs et transformateurs impliqués dans les filières concernées », explique Guy Loueke, Chef du projet PCM Bonou.
Un partenariat est en cours avec le Programme Alimentaire Mondial (PAM), qui s’engage à acheter les produits issus des plateformes de PCM-Bonou pour alimenter les cantines scolaires.
Texte et photos : Isidore Agbokou & Elsie Assogba /PNUD Bénin