Des conditions de vie meilleures pour les producteurs

La mauvaise répartition des pluies et des poches de sécheresse souvent enregistrées à cause du changement climatique affectent les activités agricoles et réduit les revenus des producteurs au Bénin. Avec l’appui du Projet Moyens de Subsistance Durables (PMSD), les populations de Danmè-Kpossou peuvent produire en toute saison, accroître leurs revenus et améliorer leurs conditions de vie et celles de leur famille.

PNUD Bénin
6 min readJul 2, 2021

A Danmè-Kpossou, un village de la commune d’Avrankou à une dizaine de kilomètres de Porto-Novo, la capitale du Bénin, bassines et paniers remplis de tomates et autres légumes sur la tête, des dizaines de femmes marchent à la queue leu leu en chantant gaiement. C’est jour de récolte sur ce site maraîcher de 8 hectares dont 5 aménagés. Il s’agit de la septième récolte en trois mois pour ces femmes, un exploit dans cette localité où l’irrégularité des pluies met à mal les activités agricoles.

Mireille est productrice de tomate. Cette mère de famille, proche de la cinquantaine, fait partie des quelques 211 bénéficiaires du Projet moyens de subsistance durable (PMSD) à Danmè-Kpossou. Elle est visiblement contente des changements positifs que le projet a apporté dans sa vie.

« C’est grâce à ce projet que je produis de la tomate. Cette activité me permet de faire face aux charges du foyer aux côtés de mon mari qui n’est plus seul face aux dépenses. J’ai déjà fait un bénéfice de plus de 53.000 francs CFA. La moitié de cet argent est placée dans un compte et me servira pour l’achat de semences. Avec l’autre moitié, j’ai renforcé ma seconde activité, celle de la revente d’articles divers et aidé mon mari à faire face à la scolarité de nos enfants. Notre foyer est harmonieux », raconte- t-elle avec sourire.

Founkè, une autre bénéficiaire du projet apprécie particulièrement le fait d’en avoir fini avec la pénibilité du travail lié à la transformation de l’huile de palme. « Avant, je fabriquais de l’huile de palme et faisais de l’agriculture. C’était très difficile. Depuis que je bénéficie du projet, il y a un grand changement dans ma vie. Mes revenus se sont améliorés. Mes enfants vont à l’école et ceux en apprentissage poursuivent leur formation, nous pouvons nous soigner en cas de maladie », déclare-t-elle.

Ces changements ont été possibles grâce au PMSD qui a réalisé sur le site plusieurs ouvrages dans le sens d’aider les bénéficiaires du projet à stabiliser leurs revenus. Lancé officiellement en février 2018 par le gouvernement du Bénin, le Fonds pour l’environnement mondial (FEM) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le projet «Renforcement de la résilience des moyens de subsistance ruraux et du système de gouvernance national et infranational aux risques et à la variabilité climatiques au Bénin » (PMSD) est mis en œuvre sous la direction nationale du Centre de Partenariat et d’Expertise pour le Développement durable (CePED), une structure sous tutelle du ministère du Plan et du Développement (MPD). Son objectif est de soutenir une agriculture et des moyens de subsistance résilients et d’intégrer les considérations relatives aux risques climatiques dans les processus de planification nationaux et infranationaux, afin que les communautés locales soient moins vulnérables aux changements climatiques. Le PMSD couvre neuf (09) villages, à savoir : Kpakpalaré et Kadolasi (commune de Ouaké), Aouiankanmè et Damè (commune de Savalou), Agbodji et Sèhomi (commune de Bopa), Kotan et Danmè-Kpossou (commune d’Avrankou) et Dakpa (commune de Bohicon).

Grâce aux infrastructures de maîtrise d’eau et d’aménagements réalisées sur le site de huit (8) hectares dont cinq (5) aménagés à Danmè-Kpossou, les maraîchers ne dépendent plus de la pluie, se réjouit Marie-Josée Kogbeto, la coordonnatrice du projet. Des ouvrages d’aménagement ont été installés pour disposer de l’eau toute l’année. Il s’agit des ouvrages de mobilisation et stockage d’eau dont un forage d’un débit de 9m3 /h, d’une profondeur de 39 mètres et fonctionnant grâce à l’énergie solaire, ainsi que des équipements de stockage à savoir deux châteaux d’eau de 13 mètres de hauteur chacun avec des supports métalliques de 7 mètres qui permettent d’alimenter les plantes à partir d’un système d’irrigation.

« Je suis un agriculteur mais j’éprouvais beaucoup de difficultés dans le passé pour prendre soin de ma famille. Ce projet est venu à point nommé pour nous sortir de la précarité. Nous avons bénéficié de formations et les connaissances acquises nous sont très utiles. Nous avons été formés aussi bien sur le maraîchage que sur la fabrication de savon. Aujourd’hui je sais fabriquer le savon liquide et le savon solide », explique Martin.

A ce jour, le PMSD a permis de toucher 1362 personnes dont 957 femmes (70%) ; d’installer 9 retenues d’eau et des aménagements hydroagricoles dans les localités de Kotan et Danmè-Kpossou à Avrankou, Agbodji à Bopa, Aouiankanmè et Damè à Savalou et Kpakpalaré et Kadolassi à Ouaké. La mise en place d’un espace aménagé de 5 ha est également en cours à Dakpa dans la commune de Bohicon. Il a également permis de former et d’appuyer 503 personnes dont 317 femmes aux pratiques agricoles résilientes aux changements climatiques et d’emblaver 30 ha autour des différentes infrastructures installées.

Le projet met un accent particulier sur la formation des agriculteurs. Les 7 groupes spécialisés chacun dans une spéculation agricole, bénéficiaires du projet dont un fort contingent de femmes, sont initiés par Bruno Hounkponou, le responsable à la formation, à des pratiques innovantes visant à réduire la pénibilité du travail et accroître leurs rendements. Ils ont appris à protéger le sol de sorte de ne pas affecter leurs productions. Sur le site, la priorité est donnée au bio. Les producteurs ont été outillés sur les techniques d’amendement et de fertilisation du sol à partir des déjections animales, des minéraux, des débris végétaux ou encore le traitement phytosanitaire des spéculations par des extraits botaniques.

« Nous avons adopté sur le site que des semences améliorées, qui résistent aux éventuels dérèglements climatiques qui pourraient surgir lors du cycle végétatif de la spéculation », explique Bruno Hounkponou.

Texte et photos : Elsie Assogba /PNUD Bénin

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Le PNUD est le réseau mondial de développement dont dispose les Nations Unies. Il appuie le Bénin à relever les défis d’un développement humain durable.

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